L'économie d'équilibre

Ceci est un plan de travail (to do list) afin d’approcher la définition d’une économie d’équilibre.

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Quelques faits saillants

L’attitude voulue par le marché

Plusieurs anecdotes m’ont fait sentir cette attitude. Tout d’abord, un CD-Rom réalisé pour L’Oréal en 2004. La personne chef de projet, chez L’Oréal, ne nous donnait pas tous les éléments pour travailler (pas de charte graphique, logos manquants, infos manquantes). Au fur et à mesure, nous avons compris qu’elle était en rivalité avec tous ses collègues, et qu’il lui était donc impossible d’aller demander quelque chose - même si cela était professionnellement légitime - à l’un d’entre eux. Elle travaillait pour elle-même, à la construction de sa réputation professionnelle, dans l’optique d’avoir un meilleur poste au prochain tour de mutations. Par ailleurs, elle n’a pratiquement rien compris au projet sur lequel nous travaillions, et ce jusqu’à la livraison. En fait, une fois le projet réalisé et présenté à ses supérieurs, il perdait tout intérêt. Je me rappelle avoir été extrêmement surpris de ne pas avoir le moindre retour d’informations de la part de la cinquantaine d’utilisateurs du CD-Rom. Il semble que cette chef de projet n’ait même pas pris la peine d’appeler ou d’écrire à ces 50 personnes, pour savoir si le projet répondait à leurs besoins. Un autre élément, frappant, est intervenu lors de la dernière réunion (pour cause…) à laquelle j’ai assisté sur ce projet. Cette personne demandait des modifications importantes, sur des points déjà validés par elle-même plusieurs semaines auparavant. Je lui disais que nous avions besoin qu’elle respecte nos méthodes de travail, et que nous ne pourrions pas livrer dans les délais si elle revenait sur les validations précédentes. Elle m’a répondu cette phrase extraordinaire : “Mais je suis L’Oréal !”. Il y a quelques semaines, François Charton nous racontait le formatage qu’il avait pu observer chez des jeunes diplômés d’écoles de commerce. Dès leur embauche, il leur paraît logique d’écraser leurs collègues, l’idée sous-jacente étant un genre de “bite or be bitten”, la loi de la jungle. L’idée de compétitivité implique des gagnants et des perdants, et cela semble normal, immuable, totalement exogène.

Les lois de l’économie

Sciences dures contre sciences molles, l’économie a choisi son camp. Les économistes ont presque réussi à faire passer une science humaine pour une science dure, à grands renforts de statistiques et de Théorie des Jeux. Cette tromperie - il me semble que c’en est une - a, je crois deux causes et une conséquence majeures. Les causes : la valorisation hors de la communauté des chercheurs (par le sérieux attribué à la dureté), et la valorisation dans la communauté (par la quantité de publications possibles sur des jeux de chiffres). La conséquence est l’utilisation de la “Science Economique” pour justifier des dogmes, et pour les rendre, ce qui est plus grave, impossibles à remettre en cause sans sombrer dans le ridicule et l’obscurantisme. Et j’entend marteler “il faut être compétitif” (Sarkozy), comme si cela était une vérité naturelle. La constitution avortée tentait de rendre structurelle la stabilité monétaire de l’Union Européenne. La “Science économique” et les chercheurs en économie (pas toujours d’accord - cf Stiglitz) servent de couverture au dogmatisme du discours économique dominant. Si c’est de la science, cela doit donc être vrai.

La croissance de L’Oréal?

Les actionnaires de L’Oréal sont déçus par une croissance à un seul chiffre. Il me semble que pour croître, il faut de l’espace (des marchés). Aujourd’hui, l’asie absorbe cette croissance. Il me semble illusoire de croire que cela va durer. L’asie produit et exporte de plus en plus, et dans tous les secteurs : luxe, hautes technologies, etc. Ma question est simple : à qui L’Oréal va-t-elle vendre ses shampooings quand la Chine produira les siens, moins chers, plus hype et plus qualitatifs ? A l’échelle macro-économique, lorsque le niveau de vie des grandes puissances que sont la Chine et l’Inde auront rejoint le niveau de vie occidental, que voudra dire la nécessité de croissance ? La colonisation de Mars sera-t-elle l’échappatoire d’une économie saturée ?

La planète négligée

Dans ces luttes âpres pour la croissance à 2 chiffres, les ressources naturelles sont gaspillées, la planète n’entrant à aucun moment dans les calculs à court terme (1 an, 2 ans) des dirigeants d’entreprise et de leurs actionnaires. Réchauffement, pétrole, pollution.

Plus de profits pour les entreprises, moins pour les peuples?

Les profits des entreprises n’enrayent pas la paupérisation des peuples. Cela n’est d’ailleurs pas du tout incompatible : qu’il y ait très peu de gens très riches, et beaucoup de gens très pauvres n’est pas du tout un problème pour le bon fonctionnement d’un marché. Paradoxalement, la doxa est tellement forte que les “solutions” proposées actuellement par des responsables politiques français (Sarkozy, Villepin, et d’autres) et des dirigeants d’entreprise (Seillière, Lambert…) vont dans le sens d’une liberté accrue du marché, d’une confiance en ses règles et ses résultats. Mais la misère n’est pas un problème pour une entreprise, c’est un problème pour une cité (une société). En tant qu’agent économique (avec lunettes et costume noir), mû par le principe de rationalité, cherchant à minimiser mon effort et à maximiser mon gain, je me contrefous du bien-être de mon concitoyen. Nous ne sommes évidemment pas seulement des agents économiques. L’économie ne peut seule gérer la cité. Pourtant, c’est dans l’air du temps.

Principe de frustration (je suis ce que je désire)

Dans une vision marketing, nous sommes une cible, définie par ce que nous souhaitons acheter. Notre manière de consommer (donc de détruire) nous définit. Il faut maintenir un inaccessible, pour que chaque cible, mûe par ses frustrations (entretenues via nos media, entre autres) continue à acheter, avec souvent un décalage entre le rêvé et le réalisé. Je rêve Dior, j’achète Zara, donc je continue à jouer le jeu. Sans le rêve Dior, achèterais-je Zara ? Les magazines féminins entretiennent une réserve permanente de frustration liée à l’apparence. Cette réserve est convertible en consommation de mode, de produits de beauté, de produits de régime, etc. Il me semble que l’on pourrait faire une liste de ce marché de la frustration, avec pour chacune, par quels biais on l’entretient, et par quels biais on l’exploite.

L’économie d’équilibre

L’éthique, fondement idéologique

C’est dégueulasse, mais c’est normal, c’est du business. Comment cette phrase se peut-elle ?

Pyramide des besoins de Maslow et substitutif au besoin de réalisation par l’argent

Hierarchy of needs (Abraham Maslow)

Source : https://www.ship.edu/~cgboeree/maslow.html L’idée du ressort de changement est d’augmenter la place de l’éthique dans les moyens de satisfaire les 2 étages supérieurs de la pyramide. La substitution doit probablement se faire sur le plan symbolique, et avec des outils classiques de communication par les media.

La préservation des ressources naturelles

Réalités et limites

Le commerce équitable, premier pas

La cohabitation des systèmes

L’économie du cadeau dans la communauté scientifique

Proposition de critères d’estime (besoin de réalisation)

Le cadeau et la subsistance